À L’INTENTION DU RÉALISATEUR
Dans RETOUR VERS LE FUTUR III le Dr. Emmett L. Brown
(Doc) était tombé éperdument amoureux de Clara Clayton
(une institutrice) en 1885, et avait choisi d’y rester au lieu de retourner avec Marty
(son meilleur ami) en 1985. Il était revenu cependant en 1985 à bord de son nouveau véhicule spatio-temporel - une locomotive volante - en compagnie cette-fois de Clara et de ses deux fils Jules et Verne, pour chercher Einstein
(son chien), rassurer Marty et Jennifer
(sa petite amie) sur leur avenir, et les saluer une dernière fois avant de repartir définitivement au far west.
La première scène du scénario RETOUR VERS LE FUTUR IV se passe donc le 11 octobre 1895 au soir à Hill Valley chez les Brown. C’est l’automne. Avant l’entrée en scène des premiers acteurs on pourrait y voir, en gros plan d’abord, la propriété de M. et Mme Emmett L. Brown. Graduellement, passer d’une vue générale
(maison de style cottage colonial américain avec hangar et autres bâtiments...) à une vue plus spécifique de certains détails comme: le claquement de la porte du hangar par le vent du nord qui soulève, balaye, et fait tourbillonner les feuilles mortes sur le sol; l’éolienne et la girouette qui tournent et virvoltent sous les rafales du vent, ect... Ensuite, pénétrer dans la maison. Voir et entendre le tic-tac de la grande horloge qui marque le temps
(8:23pm). Tout ceci alimenté par une musique douce et mélancolique comme dans RETOUR VERS LE FUTUR III, au début du film
(musique Alan Silvestri).
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1. INT. ÉTAGE SUPÉRIEUR / CHAMBRE DE VERNE / SOIR
Hill Valley, 11 Octobre 1895 - 8:23pm. À l’étage supérieur,
Clara(Mme Brown) est en train de border Verne dans sa chambre.
VERNE Brown, 8, “l’esprit captif” de l’histoire que lui a raconté son
grand-père lui demande.
VERNE
Est-il vrai maman que les Vikings auraient découvert
l’Amérique avant Christophe Colomb, qu’ils semaient la
terreur partout où ils débarquèrent, et qu’ils étaient d’une
cruauté sans égale?
CLARA lui répond très franchement.
CLARA
Oui c’est vrai.
VERNE
Grand-père Clayton nous a révélé aussi lors de sa visite
l’autre jour que ce sont eux qui ont tué son ancêtre le duc
d’Écosse, Charles-Philippe Clayton, qu’ils pillèrent le château
d’Édimbourg et brûlèrent tous les documents manuscrits qui
réglaient les titres, les biens, et les droits de la succession?
CLARA
Enfin... c’est ce qu’on rapporté mes ancêtres venus
d’Écosse. Malheureusement, nous sommes incapables de
le prouver par des documents historiques valables. C’est
pourquoi vaut mieux ne pas faire comme grand-père et
s’accrocher à cette histoire. Surtout les autres qu’il fignole
assez bien telles, le monstre du “loch ness” Leiv Eriksson
“le Viking” ou Barberousse “le pirate".
2. INT. REZ - DE - CHAUSSÉ / BAS DE L’ESCALIER
Au même moment, DOC(Dr. Emmett L. Brown) qui
écoutait quelque peu la conversation au rez-de-chaussé tout
en mettant son manteau et son chapeau, lance à Clara du
bas de l’escalier.
DOC
Clara je vais aller chercher du bois pour allumer un feu dans
le foyer. En même temps je vais dire à Jules d’aller se coucher
lui aussi. Il doit encore flâner dans le hangar.
3. INT. ÉTAGE SUPÉRIEUR / CHAMBRE DE VERNE
CLARA
C’est bien Emmett!!
Puis elle embrasse Verne et lui dit d’une voix douce.
CLARA
Dors maintenant. Oublie toutes ces histoires horribles. Sinon
tu feras des cauchemars, t’auras ensuite de la difficulté à te
rendormir, et tu rentreras à l’école demain... fatigué.
Tout en éteignant la lumière elle ajoute.
CLARA
Bonne nuit, mon ange.
4. INT. HANGAR / TRAIN « ELB »
Doc qui venait de sortir et traverser la cour arrière en marchant
à grands pas jusqu’au hangar ouvre la porte et surprend
JULES Brown, 9, monté sur la locomotive volante(le train
avec les initiales ELB à la fin de RVLF 3) faisant semblant de
la conduire. Fâché de le retrouver souvent ainsi lui ordonne.
DOC
Jules!!... veux-tu descendre de là tout de suite et aller te coucher!!
JULES
Mais papa!!... nous avons le privilège d’avoir une machine à
voyager dans le temps et nous ne l’utilisons pas. Nous pourrions
faire un petit voyage de temps à autre. Autrement, la rouille
aura raison d’elle sans aucun espoir de “retour” cette-fois.
DOC
Jules!... je t’ai déjà dit mille fois qu’on ne peut pas
voyager continuellement dans le temps sans risquer de
rompre le continuum espace-temps. Il faut que tu vives et
grandisses comme tous les autres garçons de ton époque.
Ce ne serait pas loyal. À présent, rentre à la maison et va
te coucher.
Sur ce, Jules lâche un grand soupir, descend nonchalamment
de la locomotive et lui répond, visiblement déçu.
JULES
Bon ça va... j’y vais.
Puis il marche d’un pas nonchalant jusqu’à la porte et sort.
5. INT. SALON
Jules et Verne au lit - 9:00pm sonnant, Doc et Clara se retrouvent
dans le salon. Elle, reclassant quelques livres dans la bibliothèque;
lui, se tenant debout près du foyer qu’il vient d’allumer. Et sous
les crépitements du bois qui s’enflamme petit à petit Doc veut
en savoir davantage sur cette fameuse histoire rapportée
l’autre jour par son beau-père, étant donné qu’il ne pouvait
y être à ce moment-là. D’un air curieux il entame la
conversation et lui demande.
DOC
Clara, quelle est cette histoire que ton père a raconté l’autre
jour aux enfants? Ça m’intrigue un peu je l’avoue!... je n’étais
pas là. Une pale de l’éolienne du juge Mason s’est brisée lors
des grands vents l’autre jour. Il fallait absolument que je la
lui répare pour le lendemain. Qui est ce Charles-Philippe Clayton?
Clara qui plaçait un livre s’arrête, le pousse lentement avec ses
doigts, se tourne, regarde Doc d’un sérieux qui lui fait presque peur,
va s’asseoir sur la causeuse face à lui, et sous le reflet des lueurs
du feu dans la pièce; lui en fait le récit détaillé - Doc toujours
debout face au foyer. (flash back)
CLARA (v.o)
Eh bien... mon père m’a raconté qu’il y a très longtemps... vers
le début du XIème siècle, durant l’été de l’an 1015 plus précisément,
les Vikings débarquèrent sur les côtes d’Écosse par la Mer du
Nord à quelques lieues du château d’Édimbourg qui appartenait
dit-on, au duc d’Écosse Charles-Philippe Clayton, l’ancêtre de
mon père. Où il y vivait paisiblement avec sa femme
Katherina et sa fille unique Amély.
Un de ses serviteurs vint l’avertir que les gens fuyaient à travers
champs et bois; que les Vikings se dirigeaient maintenant vers
le château et qu’il serait sage de faire de même vu leur nombre,
leur force, et surtout leur cruauté sans égale. Toutefois, le duc
Charles-Philippe Clayton n’était pas homme à battre en retraite
aussi facilement. C’était un “Highlander” qui avait fait la guerre
au côté de KNUD le Grand contre ces redoutables envahisseurs.
Il décida sur-le-champ de leur résister. Il arma ses serviteurs
puis, avec l’aide de quelques chevaliers il les attendit et leur
offrit une résistance qui étonnèrent les Vikings. Malgré cela ces
derniers réussirent à enfoncer la grande porte et pénétrèrent
dans le château.
N’ayant plus aucun espoir de les contenir, il jugea bon de fuir
par un passage secret, lui, sa femme, sa petite fille, et quelques’uns
de ceux qui s’étaient battus avec lui jusque-là contre les Vikings.
Mais il fut malheureusement rattrapé par ces pillards qui l’avaient
hélas, retrouvé. Comme il se battait farouchement contre le chef
de ceux-ci et qu’il était sur le point de le vaincre, l’un d’eux le
poignarda lâchement dans le dos à plusieurs reprises. Ils s’en
prirent ensuite à sa femme qu’il violère et étranglère
brutalement.
La petite Amély elle, s’était caché derrière la porte qui menait
au passage secret et à travers une fente de la porte; vit cette
horrible scène. Ne pouvant pousser aucun cri de peur d’être
tué elle-aussi par ces véritables bêtes venues du Nord devint,
dès cet instant, muette d'un traumatisme. Et c'est presque par
miracle, qu’elle échappa à leur attention.
Après le passage des Vikings elle fut recueillie par un nommé
Cédric, boulanger du duc d’Écosse qui fort heureusement,
avait pu échapper aux mains des barbares lui-aussi. Lui
et sa femme, Rébecca, la prirent sous leur toit pendant
quelques temps. Puis un jour, ils retournèrent au château et
le retrouvèrent déjà habité. Ils demandèrent alors à parler
avec celui qui y vivait. Cependant quelle ne fut pas leur
grande surprise de voir qu’ils étaient reçus par nul autre que
le comte d’Oxford, Robert Cromwell qui, - tout comme l’hyène
qui attend que le lion ait abandonné sa proie pour s’en gaver -
avait profité du passage des Vikings et de la région alors
dévastée pour s’en approprier. Cédric, ainsi que tous ceux
qui étaient avec lui protestèrent en disant: « Que cette
dernière était fille unique de Charles-Philippe Clayton. » et
donc, héritière du château et de tous les titres s’y rattachant.
Et qu’à présent, il devait le lui rendre.
Mais le comte d’Oxford qui avait fait ses propres recherches
en s’y installant et n’avait rien trouvé présuma, à sa grande
satisfaction, que les dits manuscrits pouvant - en faire foi -
avaient été irrémédiablement détruits. Hypocritement, il leur
demanda alors de prouver son droit à l’héritage par un
testament olographe muni du sceau du duché d’Écosse.
Comme elle ne pouvait pas évidemment le faire, ne sachant
elle-même l’endroit secret ou son père l’avait caché, et face
à l’indignation et la colère qui se manifestaient de plus en
plus parmi les personnes qui l’avaient accompagné; la menaça
de l’exiler dans un pays lointain en usant de tout son pouvoir
si elle, Cédric, ainsi que tous ceux qui l’avaient suivi, ne
quittaient pas immédiatement le château. Leur enjoignant de
ne plus jamais y remettre les pieds.
Plus tard, devenu femme, elle fît la connaissance d’un noble
chevalier du nom de, Tristan Clayton, un cousin germain du
3e degré qui lui, épris de sa beauté, jura de l’aimer et de la
protéger jusqu’à sa mort. Ils se marièrent et eurent
quatorze enfants: huit garçons et six filles.
Avant de mourir, Amély Clayton laissa ne longue lettre qui
raconte toute cette horrible histoire qui la rendit muette. Elle
la termine en insistant auprès de ses enfants: « Qu’ils gardent
toujours à l’esprit et surtout dans leurs coeurs, qu’ils sont
vraiment les descendants du duc d’Écosse, Charles-Philippe
Clayton. ».
Depuis, une prophétie du XVIème s. de Jovianus, un saint
moine bénédictin, est venu raviver l’espoir en annonçant:
« Que l’authentique manuscrit original n’a jamais été détruit et
qu’un jour, vers la Fin des Temps, après le Grand Cataclysme,
il y serait découvert et récupéré aux confins d’un Nouveau
Monde près de la colline du ruisseau cristal séparant la terre
rouge. Rendant justice et réhabiltant à jamais leurs descendants
dans leurs droits. ».
Doc resté captif par ce que venait de lui révéler Clara se
retourne lentement et figé devant elle la regarde "la bouche
et les yeux tout grand ouvert" comme un poisson dans un
aquarium, puis s’exclame.
DOC
Mon Dieu quelle histoire horrible! Pourquoi ne m’en as-tu pas
parler avant? Tu sais que nous pouvons remonter le temps
avec ma machine à...
(se faisant interrompre)
Clara qui le voit venir l’interrompt alors vigoureusement,
l’émotion dans la voix et presque sur le bord d’éclater en
sanglots.
CLARA
Non je ne veux pas!! Et si je ne t’en ai pas parlé avant... c’est
justement parce que je craignais que tu veuilles remonter le temps
avec ta machine. C’est trop dangereux!! D’ailleurs toi-même tu
ne cesses de nous répéter que les voyages dans le temps
comportent beaucoup trop de risques? Tu viens même de
réprimander Jules ce soir dans le hangar à ce sujet?
6. INT. ÉTAGE SUPÉRIEUR / HAUT DE L’ESCALIER
Jules et Verne qui les entendaient n’arrivaient plus il va sans
dire à s’endormir. Le sujet de conversation les excitaient au
plus au point cette-fois. Pour mieux saisir ce que leurs parents
se disaient entre eux ils s’étaient levés et avaient marché
- à pas de loup - jusqu’à l’escalier. Là, ils s’assirent du haut de
celle-ci et prêtaient l’oreille maintenant à la réplique que va
donner leur père qui lui n’en revient pas et s’exclame, survolté.
7. INT. SALON
DOC
(continuant) Inutile!!...
Il est tellement transporté qu’il poursuit en bégayant.
DOC
Mais Clara!... tu es... tu es...
Il divague en plus et conjugue le verbe au conditionnel
présent.
DOC
tu serais...
Il revient et conjugue pour terminer au présent.
DOC
tu es duchesse d’Écosse!!... le titre le plus élevé dans la noblesse
sous l’ancien régime!!
Déçu il conclut.
DOC
Et dire que ce sont des barbares qui ont changé le cour de
l’histoire... arf! quel gâchis!
Clara le voyant ainsi bouleversé, regrette maintenant de lui
avoir révélé tout ceci et lui fait comprendre les risques et
l’inutilité d’un tel voyage dans le temps.
CLARA
Emmett, te rends-tu compte... il te faudrait remonter le temps
jusqu’au XIème siècle lors d’une invasion de Vikings par-dessus
le marché. Non je regrette. C’est trop périlleux. Je t’en prie.
Oublions toute cette histoire et continuons de vivre le moment
présent. Sommes-nous pas heureux comme ça?
Doc finalement capitule et lui donne raison.
DOC
Tu as sans doute raison. Et puis il faudrait que je modifie la
machine... on ne peux tout de même pas aller en Écosse au XIème
siècle avec une locomotive? Comment atterrir? il n’y a pas de
rails? Quant à la prophétie de Jovianus tout ça est bien beau “après
le Grand Cataclysme”. Mais comment savoir quand et où cela
se produira?... il ne donne pas de date ni de lieu précis?...
c’est tellement vague comme description qu’on y gagnerait
je crois “à chercher une aiguille dans une botte de foin!”.
8. INT. ÉTAGE SUPÉRIEUR / HAUT DE L’ESCALIER
En entendant ce que vient de dire son père, Jules reluque
Verne et lui chuchote à l’oreille.
JULES
Tu vois Verne, le seul obstacle pour retourner au XIème
siècle c’est le type de machine. Il nous faut donc trouver une
machine appropriée à l’époque du Moyen Äge!
Verne regarde ensuite NEWTON(le chien de Doc en 1895)
qui vient de se glisser entre eux et lui chuchote à son tour.
VERNE
Qu’en penses-tu Newton?
Newton grogne légèrement(grrr...) et hoche la tête en signe d’approbation.
9. INT. SALON
Puis, regardant la photo encadrée et placée au-dessus du foyer
montrant lui et Marty ensemble près de l’horloge de Hill Valley,
Doc devient alors nostalgique et prend plaisir à se rappeler ce
que fait habituellement pendant la saison de l’automne son
meilleur ami.
DOC
À la fin du mois d’octobre, le 31... il se préparera et ira au bal
costumé de l’Halloween de Hill Valley avec Jennifer et moi-même...
enfin, quand j’y étais. Le week-end suivant pour ce détendre un
peu, et c’est ce qui est drôle chez lui même s’il est le rocker de
son lycée, il se rendra à Pampelo Bay vivre seul dans un vieux
chalet en bordure de la mer qu’un vieil oncle du côté de sa mère,
Jeffry Baines lui prête tous les ans, sans radio ni téléphone, pour
y observer les oiseaux migrateurs et toute la faune qui s’y trouve.
Et finalement, comme je suis son meilleur ami et que je n’ai plus
aucune parenté, il m’invitera à venir passer le “Thanksgiving”
chez lui en compagnie de sa famille. Chose que j’accepte
toujours bien sûr...
(fade out)
10. EXT. BORD DE LA MER / QUAIE / MILIEU APRÈS-MIDI
Tout doucement, et au moment où Doc reste songeur devant
cette photo, MARTY en 1985 fait un cauchemar chez lui dans
lequel il s’est endormi jumelle au cou sur un quaie en bordure
de la Mer en faisant de l’observation d’oiseaux. Il est
soudainement réveillé par un bruit de moteur qui ressemble
à celui d’un petit avion à hélice et par des centaines d’oiseaux
effrayés qui s’envolent tous en même temps. Comme il est
étendu de tout son long sur le dos, il se soulève et s’assit en
s’appuyant sur une main, regarde péniblement autour de lui
les yeux à moitié ouvert parce qu’ébloui par le soleil et dit.
MARTY
Mais qu’est-ce que ce bruit?... les oiseaux sont effrayés?...
on dirait... on dirait un bruit de moteur d’avion à hélice?...
et moi qui croyais avoir trouvé un endroit paisible.
Puis s’arrêtant un peu, il regarde droit devant lui et aperçoit
un énorme “hydroglisseur” qui vient sur lui à toute allure en
klaxonnant. Effrayé, il se lève en catastrophe et s’écrie.
MARTY
Merrrrde!! il fonce sur moi!!
11. EXT. MER / HYDROGLISSEUR
Pris de panique il part de reculons, trébuche sur sa glacière
qui se trouvait juste derrière lui, se relève aussi vite puis, repart
en courant et en boîtant. Toutefois, il n’avait à peine quelques
verges(mètres) de faites qu’il entend alors la voix de celui qui,
monté sur cet hydroglisseur, l’appelle à l’aide d’un “porte-voix”
que les garde-côtes se servent habituellement pour interpeller
un navire étranger. C’est DOC 1985 habillé en “Christophe
Colomb” et donc, avec "la cape, le chapeau, et l’épée à la
ceinture dans le fourreau” qui lui clame d’une voix forte,
très succintement.
DOC 1985
Marty!!! Reviens!!! C’est moi!!!
12. EXT. BORD DE LA MER / QUAIE
Marty qui reconnaît la voix de Doc s’arrête, et soulagé se
retourne tranquillement avec son air habituel dans pareille
circonstance c’est-à-dire: encore un peu sceptique, les sourcils
froncés, ne comprenant pas encore vraiment ce qui se passe.
Puis, apercevant Doc qui s’agite les bras en l’air dans tous les
sens il dit, surpris et encore un peu hésitant à le croire.
MARTY
Mais c’est... c’est Doc!... mais qu’est-ce qu’il fait ici sur un
hydroglisseur?
Doc éteint le moteur de l’hydroglisseur qui glisse poussé
par l’élan que lui avait donné sa vitesse et s’arrête brusquement
en atteignant la rive à environ 50 pieds(15 mètres) de Marty.
Ensuite il descend en sautant d’un seul bond du véhicule
amphibie à la terre ferme. Vient vers lui en marchant à grands
pas revêtu ainsi. Terrifié, il le presse aussitôt et lui dit.
DOC 1985
Marty il faut quitter les lieux tout de suite!! Les Vikings ont
débarqué et vont bientôt revenir. Regarde là-bas
(le pointant)
à gauche non loin du phare! C’est leur navire... un drakkar!
Marty le regarde un peu confus - la main sur la tête - .
Et tout en se la grattant, lui répond avec un petit sourire
moqueur.
MARTY
Mais voyons Doc... c’est impossible! Tout le monde sait très
bien que les Vikings ont disparu depuis presque 1000 ans.
Et pour ce qui est du drakkar qui est là-bas, ça doit être tout
simplement une réplique. Il n’y a rien que l’on ne fait plus
aujourd’hui vous savez. Je n’ai pas à vous apprendre cela
Doc. Seulement dites-moi avant... qu’est-ce que vous faites
dans cet accoutrement? c’est votre nouveau costume
d’Halloween?
Doc le pressant davantage s’exclame et lui dit, survolté.
DOC 1985
Argh! Argh! Argh! je n’ai pas le temps de tout t’expliqué il faut
que tu me crois Marty! Les Vikings sont vraiment débarqués et
il nous faut partir tout de suite avant qu’ils ne reviennent!
Doc avait à peine terminé cette phrase voilà que soudain, lui et
Marty entendent des “chants barbares” et la voix d’une jeune
femme qui appel à l’aide désespérément. C’est JENNIFER que les
Vikings ont enlevé et attaché. Elle crie et répète de plus en plus fort.
JENNIFER (v.o)
À l’aide!!! Au secours!!! Aidez-moi!!!
Épuisée, désespérée, sanglotante, elle poursuit plus
difficilement et entrecoupée.
JENNIFER (v.o)
Je vous en prie!!... quelqu’un!!...
(plus faiblement)
aidez... moi!
Ils veulent la faire cuire sur un feu qu’ils viennent d’allumer,
l’embrocher, la faire tourner comme un gibier au-dessus du feu
et la manger(ils étaient cannibales). Marty qui entend et
reconnait sa voix s’exclame en regardant Doc.
MARTY
Mais c’est la voix de Jennifer!
Doc de lui dire à son tour.
DOC 1985
(pointant) Les cris venaient de ce boisé là-bas je crois?
Regarde la fumée! Vite! Allons-y!
13. EXT. BOISÉ / CAMPEMENT VIKINGS
Ils accourent tous les deux en direction du boisé guidé par la
longue trainée de fumée qui s’élève dans les airs. Et à l’instant
même où ils arrivent, LES VIKINGS eux sont déjà en train de
s’installer autour du feu pour festoyer, boire, et manger. Puis là,
derrière des brouissailles, ils aperçoivent Jennifer à genoux,
pieds et poings liés, la tête appuyée sur une souche d’arbre et
un Viking à la chevelure et la barbe rousse, BARBE DE FEU,
s’apprêtant à la décapiter avec une énorme hache. Témoin
impuissant d’un si horrible spectacle, Marty n’arrive plus à se
contenir et s’écrie d’une voix à vous glaçer de frayeur.
MARTY
NOOONNNN!!!!
14. INT. CHAMBRE DE MARTY / MATIN
Samedi, 31 Octobre 1985. Cadran sur la tête de chevet du lit
affichant 9:53am. Comme il fait un cauchemar, qu’il est sur le
point de se réveiller et qu’il est chez lui dans son lit, il se débat
de tout son corps, sa tête oscillant vivement de gauche à droite
et répétant sans cesse de plus en plus fort.
MARTY
Non!Non!Non!Non!NONNNNNNNNNNN!!!
Il se roule ensuite d’un seul coup entortillé dans les draps de son
lit, tombe en-bas de celui-ci en se cognant la tête contre le bureau
de chevet, se réveille et se met la main sur le côté de la tête
tout en disant lentement, le visage grimaçant de douleurs.
MARTY
Ah la vache!... quel cauchemar!
15. INT. PASSAGE / PORTE DE CHAMBRE DE MARTY
Après il se met lentement debout et se dirige vers la porte
de sa chambre. C’est le Jour de l’Halloween. Sa famille était
déjà debout. Ils ont entendu du bruit dans sa chambre.
Comme ceux-ci se préparaient à lui faire une surprise ils
se sont tous approchés de sa porte plus vite que prévu
et l’attendent fébrilement revêtus de leurs “déguisements
d’Halloween”. Ainsi, son père GEORGE est déguisé en
"mousquetaire”; sa mère LORRAINE en “bergère”; son frère
DAVID en “bouffon du roi”; sa soeur LINDA en “sorcière”. Et
finalement, BIFF Tannen, devenu en quelque sorte le valet
de la famille Mcfly - juste châtiment ou conséquence positive
d’un voyage que fit Marty en 1955, est déguisé en “Bossu
de Notre-Dame”. C’est pourquoi, sans qu’il le sache et qu’il
s’y attende, Marty qui se retrouvera alors en ouvrant sa
porte de chambre face à cette “panoplie médiévale” croira,
pendant un petit moment, qu’il n’est toujours pas sorti de
son cauchemar. Il l'ouvre donc, les voit, et hurle.
MARTY
HAAAAA!!!!
16. INT. CHAMBRE DE MARTY
Il la referme comme un éclair, la verrouille en paniquant
et dit, toujours en hurlant sans s’arrêter de façon
impulsive et très succinte.
MARTY
Allez-vous en!!! Sortez de ma vie!!! Sortez de la maison!!!
Laissez-moi tranquille!!!
17. INT. PASSAGE / PORTE DE CHAMBRE MARTY
Essoufflé, à bout de nerfs, il s’arrête et entend alors la voix
de son père, GEORGE, qui tout en cognant avec vigueur sur
sa porte de chambre lui dit incessamment.
GEORGE
Marty c’est nous voyons, ta famille!
(il cesse de cogner).
Qu’est-ce qui t’es arrivé? On a entendu du bruit? Tu t’es
fait mal?
Comme il ne répond toujours pas, les autres reprennent
chacun à tour de rôle et lui disent successivement en
commençant par sa mère LORRAINE.
LORRAINE
Voyons mon grand!... tu ne savais plus que c’était
l’Halloween aujourd’hui?
DAVID
On voulaient juste te faire une surprise c’est tout?
LINDA
Hé Marty, t’as encore trop bouffé de Burger King hier avant
d’aller te coucher c’est ça hein, et t’as fait un sacré cauchemar?
Je ne peux pas être si effrayante que ça quand même.
BIFF
Mam’zelle Jennifer sera bientôt là!... et on va tous bien
s’amuser ce soir hein Marty?
18. INT. CHAMBRE DE MARTY
Après quoi, Marty toujours le dos contre la porte et les
yeux fermés se retourne, ouvre un oeil; ensuite l’autre.
Constate en regardant le calendrier suspendu après sa porte
de chambre qu’effectivement, c’est l’Halloween, et qu’il est
bel et bien sorti de son cauchemar. Il la dévérouille donc,
l’ouvre, les regarde tous et leur dit, très désolé.
19. INT. PASSAGE / PORTE DE CHAMBRE DE MARTY
MARTY
Bon je sais... je suis désolé... j’ai fait un “horrible cauchemar”
dans lequel des Vikings avaient capturé Jennifer. Et je me suis
réveillé en hurlant au moment où l’un d’eux s’apprêtait à la
décapiter avec une énorme hache pour pouvoir mieux
l’embrocher, la faire rôtir, et la manger. Je suis tombé ensuite
en bas de mon lit en me cognant la tête sur mon bureau de
chevet. Mais quand je vous ai tous vu là en ouvrant la porte,
revêtus avec ces déguisements médiévaux, j’ai cru sur le
coup que je n’en n’étais toujours pas sorti.
Marty venait à peine de terminer, tout le monde encore
suspendu à ses lèvres, que le carrillon de la porte d’entrée
sonne. BIFF très alerte à servir la famille McFly maintenant(en
débile repentant qu’il est devenu) brise alors ce silence
presque religieux, s’empresse d’aller ouvrir et leur dit, tout
en y accourant.
BIFF
(à tous) Restez là. Ne vous dérangez surtout pas. Je vais
répondre.
20. INT. PORTE D’ENTRÉE
Arrivé à la porte d'entrée il ouvre. C’est JENNIFER Parker
habillée en comtesse. À sa vue, Biff leur lance, émerveillé.
BIFF
(à Marty) Oh, c’est mam’zelle Jennifer Marty.
(à tous) Venez voir! C’est super!
Tout le monde se précipite donc pour la voir, Marty en tête.
Transporté à la vue de sa magnifique robe à crinoline, ses
longs gangs et sa coiffure(une postiche) et tout en la regardant,
Jennifer lui souriant, éventail à la main; ombrelle de l’autre,
il s’exclame tout extasié.
MARTY
WOOOW!... ce que tu peux être belle dans cette robe Jennifer...!
Ravie et pétillante de joie, JENNIFER veut prolonger ce court
moment “idyllique” et lui demande, d’une manière très
“aristocratique”.
JENNIFER
Voulez-vous être mon cavalier? ou plutôt mon chevalier?
pour le bal de ce soir “Messire McFly!”.
Marty très flatté joue le jeu, se fait “gentilhomme”, lui
prend la main, se met un genou par terre et lui déclare
ironiquement - comme s’il était en train de se marier.
MARTY
Oui, je le veux.
Puis il se relève en reluquant Biff, se tourne carrément
vers lui, le regarde avec un petit sourire mesquin(parce qu’il
sait maintenant qu’il est le valet de la de la famille et qu’il
exécute tout ce qu’on lui demande) et lui dit.
MARTY
Biff, tu crois que tu pourrais me trouver un carrosse de
Cendrillon tiré par un bel attelage de cheveaux blancs?
pour minuit? au bal? je raccompagnerais Jennifer avec.
Biff trouve la chose un peu difficile et hésite à l’exécuter
cette-fois.
BIFF
Ouff! je ne sais pas si je pourrais trouver une telle chose
pour ce soir Marty?
George qui était complètement derrière le groupe amassé
près de la porte d’entrée l’a entendu et le reprend
impérieusement(exactement comme dans RVLF 1).
GEORGE
Non Biff!! Il me semble t’avoir déjà dit qu’on ne me la faisait
plus celle-là. Tiens voilà ma carte de crédit
(lui remettant).
Et c’est pour ce soir compris Biff?
Biff s’exécute aussitôt(en débile repentant comme dans
RVLF 1) et part en lui disant.
BIFF
C’est compris. Je m’occupe de tout M. McFly. J’y
vais sans plus tarder M. McFly.
Puis s’étant retourné vers elle, Marty poursuit en lui offrant
d’aller faire un p’tit tour à la maison de Doc, question de se
rappeler de bons souvenirs et de vérifier une dernière fois si
tout est vraiment bel et bien fini(son cauchemar est venu
raviver ce doute). Il lui dit donc, la prenant d’une main et
toute sa famille les laissant seul.
MARTY
(à Jennifer) Bon bien... si on allait faire un p’tit tour
ensemble. On pourrait peut-être aller d’abord prendre un
breuvage? une frite? ou un Sundae pourquoi pas?...
ensuite on pourrait s’arrêter à la maison de Doc... même
s’il n’est plus là. J’aimerais bien. Question de me rappeler
quelques bons souvenirs de lui. Je te reconduirais chez toi
aussitôt après. Qu’en dis-tu?
Jennifer de lui répondre, ravie par l’idée mais lui rappelant
néanmoins leur rendez-vous au “bal de l’Halloween”(elle lui
dit ça parce qu’elle craint de son côté qu’en s’y attardant trop
Doc arrive et entraîne Marty dans une nouvelle aventure
encore).
JENNIFER
C’est O.K., mais tu me promets qu’on ne s’y attardera pas
trop... et qu’on a un rendez-vous ce soir hein Marty?
Marty de lui répondre, pressé déjà de s’y rendre.
MARTY
C’est d’ac! Allez, viens on y va!
Après ils sortent, montent chacun de leur côté à bord du
“PICK UP 4X4 SR5 XTRA-CAB TOYOTA 1984” de Marty
et partent.
21. EXT. MAISON DR. BROWN « 1985 »
Marty qui s’était arrêté avant comme prévu pour prendre
quelques consommations arrive à la “maison de Doc au 1646
Riverside street”. Lui et Jennifer y descendent gros verres de
carton ciré avec couvercles et pailles chacun d’une main.
Montrant bien par là leur court arrêt dans un petit “Snack-Bar”
et surtout, la fébrilité de Marty à satisfaire sa vive curiosité
depuis ce fameux cauchemar. Ils s’approchent ensuite tous les
deux, Marty allant tantôt d’un côté; tantôt de l’autre. Devançant
Jennifer qui le suit plus difficilement, du fait de ses talons hauts
et de sa robe à crinoline qu’elle doit continuellement tenir
soulevée pour faciliter sa marche, et au moment où celle-ci
venait de lui dire, lachant la paille de son “Milk Shake” qu’elle
sirotait encore, - Marty s’arrêtant sur le coin à regarder(côté
“Burger King”).
JENNIFER
(regardant tout autour) Tout est comme avant Marty...
rien n’a changé.
Marty apercevant un petit “hangar” ou remise, une sorte
d’annexe à la maison de Doc qu’il n’avait pas encore
remarqué jusqu’ici, et attiré surtout par les mots “PAINT SHOP”
qui y sont inscrits sur la porte, murmure d’abord tout en
s’y avançant, - Jennifer le suivant de près derrière lui.
MARTY
(lisant lentement) PAINT... SHOP...?
Poursuivant, il dit à Jennifer tout à la fois stupéfait et
curieux de savoir; elle se contentant de le suivre sans poser
la moindre question.
MARTY
C’est curieux, j’avais pas encore remarqué cette petite
annexe à sa maison...
(avançant)
22. EXT. MAISON DR. BROWN / HANGAR / FENÊTRE
Arrivé finalement en face de la porte, il veut l’ouvrir pour y
entrer mais elle est verrouillée. Et comme elle n’a pas de vitre,
il fait alors le tour en longeant le mur et découvre une fenêtre.
Il s’étire pour voir, se collant même la figure du fait que la
vitre est sale, Jennifer l’imitant et regardant elle par-dessus
son épaule puis, à travers le faisceau de la clarté du jour y
pénétrant largement, constate qu’il y a comme un autre type
de véhicule pas tout à fait complètement assemblé encore...
enfin presque, qui ressemble à un hydroglisseur(en réalité il
s’agit d’un “aérohydroglisseur” lui révélera Doc plus loin. Sauf
que lui croit à ce stade-ci, du fait qu’il n’est pas entièrement
monté, qu’il s’agit d’un “hydroglisseur” semblable à celui
qu’il avait vu précédemment dans son cauchemar).
Apercevant la chose et parlant de ce qu’il voit à Jennifer, il le
lui décrit en ces termes; une main placée au-dessus des yeux
comme pare-soleil, stupéfait.
MARTY
T’as-vu ça!... on dirait un truc de véhicule tout-terrain... une
carrosserie version allongée de DeLorean montée sur coussin
d’air que Doc n’avait pas terminé d’assembler?... et il y est
écrit... sur le flanc...
(lisant) “ DMC... EXPLORER IV ”. Eh
bien là, y’a pas de doute c’est vraiment une Delo! Qui ressemble
je dois le dire étrangement à cet hydroglisseur de mon
cauchemar de la nuit dernière...
Toutefois, Jennifer toujours derrière lui qui ne disait plus un
mot, tête par-dessus son épaule et se contentant de l’écouter,
tient à lui rappeler le voyant encore captivé par tous ces trucs
de Doc(elle est inquiète encore ici quant à la soirée de prévue
avec lui et ne veut pas qu’une autre de ces aventures avec
Doc vienne en quelque sorte la faire tourner "en queue de
poisson”).
JENNIFER
Hé, Marty, t’oublies pas qu’on a un rendez-vous ce soir hein?
Marty de lui répondre, voulant la rassurer(il continu de
craindre intérieurement que cela arrive justement mais ne
veut surtout pas le lui faire voir).
MARTY
Non, j’ai pas oublié. Et y’a rien de changé Jennifer. T’en fais
pas. On sera à ce bal comme convenu.
Puis s’approchant lentement plus près d’elle tout en la
regardant droit dans les yeux il lui dit, séducteur, se
faisant très “romanesque”.
MARTY
Et on s’amuse comme des fous...!
Il l’embrasse et ajoute plein de délicatesse.
MARTY
o.k...!
Jennifer encore captive de ce baiser lui répond à son tour
d’un ton très sensuel.
JENNIFER
o.k...!
Après la prenant par la main il lui dit, se faisant plus
impératif.
MARTY
Maintenant je te reconduis chez toi. Nous nous reverrons
ensuite ce soir!
Marty va la reconduire et rentre chez lui après.
23. INT. CHAMBRE DE MARTY
Revenu dans sa chambre il ferme la porte de celle-ci
doucement et arrête son regard sur la photo-souvenir(celle
où lui et Doc sont photographiés à côté de la grande horloge
de Hill Valley en 1885 et que ce dernier lui avait remis avant
de repartir vivre au far-west à la fin de RVLF 3) puis, prenant
la dite “photo encadrée” sur le dessus de son chiffonnier, il
se plaît à la fixer, devient nostalgique lui-aussi et dit, - tout
comme Doc en 1895 juste auparavant.
MARTY
Je me demande ce qu’il peut bien faire en ce moment...
(en
parlant de Doc parti vivre au far-west).
Examinant la photo de plus près il se rend compte que le
carton qui retient la photo derrière le cadre ne semble pas
très solide. Il le tourne donc pour voir ce qui fait défaut et
découvre du même coup qu’il y a quelque chose d’inscrit à
l’endos de ce carton complètement en haut à droite et
le murmure.
MARTY
Tiens! Tiens!... je n’avais pas remarqué ça encore. Il y a
quelque chose d’inscrit...
(lisant) “On se reverra. Ton ami
dans le temps et pour toujours... Doc E. L. B.”. Ça alors!...
je crois que ce n’est pas être supertitieux que de croire que
tout ce qui m’est arrivé aujourd’hui ressemble à un présage
qui annonce quelque chose... quelque chose même... de
grande envergure...!
Cette dernière phrase dite, Marty reste là, main sur la tête
et cadre de l’autre, méditant et songeant à ce que tout cela
pouvait bien signifier. (fade out)
24. INT. MAISON DES BROWN « 1895 » / SALON
Hill Valley 1895 - Doc qui était resté debout lui-aussi pensif
et immobile devant la même photo en compagnie de Clara
dans le salon, se fait pour ainsi dire “sortir de la lune” par
celle-ci qui, se rendant bien compte de la chose
l’interpelle alors et lui dit.
CLARA
Emmett!... ça va?
Doc revient sur terre et lui répond.
DOC
Oh, euh... oui, ça va... c’est jusque cette photo m’a quelque
peu distrait et m’a rendu soudainement très nostalgique.
Puis ils en restent là et vont se coucher.
25. INT. ÉCOLE / SALLE DE CLASSE / MATINÉE
Il est 10:27am sur l’horloge à pendules au mur de la classe.
Clara est en train d’écrire et de donner des instructions au
tableau et voilà que soudain, quelqu’un frappe à la porte. Elle
va ouvrir. C’est LE FACTEUR de la “Western Union” qui lui
dit froidement.
LE FACTEUR
Vous êtes bien, Mme Emmett L. Brown?
CLARA
Oui, c’est bien moi. Qui a t-il de si urgent pour que vous
me dérangiez ainsi en plein cour de classe?
D’un ton impératif et empressé déjà de repartir il
lui répond.
LE FACTEUR
Un télégramme madame! Il vous parvient de Virginia City.
C’est de la part de...
(regardant) Mme Wilmor Clayton.
Veuillez signer ici je vous prie!
Le facteur la fait signer. Lui remet ensuite le télégramme et
part aussitôt. Nouvelle inopinée. Clara ferme lentement la porte.
Jules et Verne se reluque en haussant les épaules. Toute la
classe la regarde silencieusement retourner à sa place. Elle est
visiblement sidéré et lit le télégramme tantôt des yeux, tantôt
en le murmurant très faiblement.
CLARA
(lisant) “Le baron John-Lee Cromwell vient de débarquer en
ville. Et lors d’une violente dispute au saloon avec ton père au
sujet des droits sur les titres et les biens qui lui reviennent sur le
château d’Édimbourg; celui-ci l’a entraîné habilement à défendre
son honneur dans un duel aux pistolets qui aura lieu dans dix
jours. Non loin de la ville. À la croisée du chemin “Des 7 Pendus”.
L’issue risque d’être tragique pour ton père puisqu’il est myope.
D’autant plus qu’il s’obstine à vouloir se présenter malgré cela
à ce duel qui n’est qu’un piège. Je t’en prie aide-moi. Et vient
le convaincre de renoncer à cette idée stupide!... De maman
Clayton qui t’aime et t’embrasse bien fort”.
Clara interrompt la classe aussitôt et donne congé aux élèves.
Ensuite elle prend Jules et Verne par la main sans leur dire
quoique ce soit et sort de l’école.
26. EXT. PROPRIÉTÉ DES BROWN
Arrivant tantôt en courant, tantôt en marchant et tenant à bout
de bras ses deux fils qui ont du mal même à la suivre; Clara,
essoufflée et pleine d’amertume, appelle Doc d’une voix forte.
CLARA
Emmett!!!... Emmett!!!... Emmett!!!... il va tuer mon père!!!
Elle s’arrête un peu pour reprendre son souffle et poursuit.
CLARA
Faut faire quelque chose!!... vite!!
27. INT. HANGAR / ATELIER
Doc qui est en train de réparer une “éolienne” dans son
hangar et tout surpris de l’entendre arriver à pareille heure
cesse tout mouvement et s’exclame.
DOC
Nom... de... Zeus! que se passe-t-il? Clara qui revient avant
d’avoir terminé la classe? il faut que ce soit très grave?
Puis il sort aussitôt du hangar.
28. EXT. PROPRIÉTÉ DES BROWN
Doc accoure “outils à la main et tablier sur le dos” en marchant
à grands pas et va au devant de Clara. Celle-ci est dans tous ses
états et a de la difficulté à reprendre son souffle. L’apercevant,
Clara s’arrête, tombe lourdement à genoux et continu de répéter
en sanglots et donc, plus difficilement et de façons entrecoupées
vers la fin surtout, les mêmes paroles.
CLARA
Il va tuer mon père!... faut faire quelque chose!... il va tuer...
mon... père...!
Arrivé près d’elle Doc laisse tomber les outils qu’ils tenaient
encore dans ses mains, s’approche, se penche, et lui demande
à la fois consterné et survolté.
DOC
Mais qui ça!! expliques-toi et calmes-toi voyons!! je ne
comprend pas!!
Après il la prend par les épaules et l’aide à se remettre
debout. Jules et Verne étourdis et pas encore remis de ce petit
marathon complètement débridé de leur mère ne comprennent
pas ce qui se passe eux-aussi, et le font valoir à leur père.
Jules le premier - Verne le second.
JULES
Je ne sais pas qu’est-ce qu’il y a? Après avoir lu le télégramme
elle a donné congé à toute la classe...
Verne enchaîne lui, surexcité.
VERNE
Ensuite elle nous a prise tous les deux par la main et a couru
après cela jusqu’ici sans vouloir s’arrêter un seul instant!...
dommage que nous n’ayons pas eu votre montre-chrono, elle
a probablement battu un de nos records!
Clara remet le télégramme à Doc et lui dit, angoissée.
CLARA
Lis-ça Emmett, c’est épouvantable!
Doc prend et lit rapidement des yeux le télégramme, laisse
tomber ses bras de tout son long en le tenant toujours d’une
main et s’exclame.
DOC
Mais c’est de la folie!! il faut l’empêcher de faire cela!! vite!
(reluquant sa montre) Il est 11:10 de l’avant-midi. Le train
de Virginia City arrivera à la gare de Hill Valley dans une heure
très exactement. Clara fait les valises! Jules attèle le cheval!
Quant à toi Verne, n’oublie pas de donner à manger à Newton
avant de partir. Pour ma part je m’occupe de ramasser
quelques affaires personnelles. Ensuite nous filerons tous à la
gare acheter nos billets. Allez maintenant, on a plus une minute
à perdre!
Doc s’adresse à nouveau à Clara, se fait compatissant, et
tient avant tout à la rassurer quant à l’issue de toute cette
troublante perspective.
DOC
Je t’en prie Clara, cesse de pleurer. S’il le faut je m’occuperai
moi-même de ce “John-Lee Cromwell”. Car je sais que si ton
père mourrait à la suite de ce duel... cela t’affligerait beaucoup.
Et comme je t’aime plus que tout au monde et que je ne
supporterai pas de te voir triste et malheureuse... je t’assure
que je ferai tout pour empêcher une chose comme celle-là de
se réaliser. Tu as ma parole!
Ils font tout ce qu’ils avaient convenu et se rendent à la gare
prendre le train.
À SUIVRE...
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MLB
Michel L. Brown, scéno-technicien de la relativité!
"Samedi dans la nuit, nous te renverrons... vers le futur!!" (v.f. DOC 1955)